operation dramatic christmas

Ce n’était que depuis quelques jours que Maxyne avait des plans définis pour Noël. A l’occasion des fêtes, elle comptait passer le plus clair de son temps avec ses parents, son frère revenu à Island Bay et avec son filleul mais elle était tout autant contente de partager aussi des moments avec sa famille de cœur. Cette année avait vraiment été spéciale, comme si tous ses proches s’étaient donnés le mot pour revenir dans sa vie la même année. Trey, Chance, Elisabeth, Sunwei. Il y avait ceux qui avaient toujours été là comme Lorelei et Milan. Et puis, il y avait eu de belles rencontres aussi notamment celle de Piotr qui était l’instigateur de cette soirée avec la complicité de sa sœur. Max se souvenait du jour où il était venu frapper à sa porte, le cœur déchiré de tristesse à l’idée d’avoir revu cette sœur, une soeur qui avait reconstruit sa vie loin de lui. Depuis lors, de l’eau avait coulé sous les ponts, les blessures commençaient à se cicatriser, les tensions s’apaisaient. Il ne fallait pas être savant pour s’en rendre compte. Le fait même que le Noël se tenait chez l’aînée Tsvetkov en était la preuve. Et Max en était aussi très heureuse pour celui qu’elle considérait comme un petit frère. Par contre, les tensions familiales n’avaient pas beaucoup évolué du côté des O’Brien, qui s’étaient aussi retrouvé. Mais Maxyne et Milan essayaient d’aider Lorelei et Chance à renouer. Petit à petit. Au rythme de la jeune blonde, toujours très mitigée par rapport au retour de son grand-frère. Pour l’heure, c’était l’occasion de se retrouver tous ensemble à l’occasion d’un repas et de rencontrer les proches de Piotr. Sa sœur, son meilleur ami, sa petite amie. La nageuse n’avait pas retenu tous les invités mais elle retrouverait vite la mémoire sur place.

Le moment venu, Maxyne se prépara et fit un effort sur la tenue en enfilant une robe noire et en se maquillant pour l’occasion, elle qui ne se mettait pas souvent sur son trente-et-un, en mode super féminine. Le changement était frappant mais elle ne s’en préoccupait pas vraiment. Après une dernière touche de parfum, elle attrapa son sac et rejoignit Chance près de l’entrée. Ils montèrent ensuite dans le taxi qui les attendait en bas de l’immeuble et ils prirent Loreleï en chemin. Sentant l’électricité dans l’air, Max qui était installée entre les deux essaya de détendre l’atmosphère et parla avec la petite sœur O’Brien pendant que son meilleur ami était perdu dans ses pensées. « Tu as déjà rencontré les autres invités ou c’est une première pour toi aussi ? » Le jeune russe et la jeune blonde étaient de très bons amis également alors Loreleï avait peut-être déjà rencontré sa petite-amie ou sa sœur. Max se tourna ensuite vers Chance et se demanda à quoi il pouvait bien penser. Il lui avait raconté qu’il avait revu Fiona et elle se demandait si ses deux amis envisageaient un peu plus ou si le pompier cherchait simplement à oublier celle qui l’avait repoussé précédemment. A suivre.

Sur ces entrefaites, le taxi arriva devant la bonne adresse. Tout de suite, Max sentit Chance se raidir à ses côtés. Pendant que Lorelei sortait du véhicule, elle lui adressa un regard étonné. « Oui, pourquoi ? » Directement, elle comprit que quelque chose n’allait pas mais difficile de déterminer d’où venait le trouble de son meilleur ami. « Tu es déjà venu ici ? » La blonde sortit ensuite de la voiture et suivit Lorelei jusqu’à l’entrée tandis que le pompier trainait la patte derrière les deux filles. Elles sonnèrent à la porte. « Mais enfin, Chance, qu’est-ce que tu as ? » Insista Max à voix basse. Il était blanc comme un linge. S’il subissait une nouvelle crise d’angoisse ou quelque chose du genre, qu’il le lui dise tout de suite, et elle s’écarterait avec lui pour aller s’isoler quelques minutes. Trop tard. Au même moment, la porte s’ouvrit sur Piotr, élégamment habillé. D’une voix joyeuse, il accueillit le trio et les invita à entrer. Derrière lui, un chiot aboyait pour leur souhaiter la bienvenue aussi. L’inquiétude sur le visage de Max se transforma en un joli sourire tandis qu’elle saluait le jeune russe à son tour. « Hey ! Et toi alors ! Quelle classe ! Le costume te va à ravir. » Répondit-elle, d’un regard complice. Elle était loin de se douter des péripéties qui les attendaient tous. Sur ces mots, elle retira son manteau et elle resta près de son meilleur ami et de Lo’, attendant de rencontrer enfin la fameuse sœur du russe et n'ayant pas encore remarqué un autre invité qui venait lui aussi d'arriver derrière Chance.

Maxyne et sa positivité légendaire, ce sourire apaisant, cette voix réconfortante... Piotr était content de la voir, ils n'avaient pas trouvé le temps de se voir depuis quelques semaines, et il n'aimait pas cela. Maxyne était une personne qui comptait vraiment énormément pour le jeune russe. La voir, magnifique dans sa robe noire et aussi, contente d'être là, ça lui fit tout de suite du bien. « Merci bien » répondit-il avec son gros accent russe. Les nouveaux arrivants lui déposèrent écharpes et manteaux sur les bras, tandis qu'il expliquait que sa sœur allait arriver. Lo' aussi avait l'air contente d'être ici, et quand Piotr croisa son regard, il ne pu s'empêcher de sourire largement. « Ouais, ma sœur a cuisiné des plats russes, histoire qu'on vous fasse découvrir ça » expliqua t-il. Mais le fait que la porte d'entrée soit ouverte, ça permettait aussi de changer un peu d'air. Il faisait chaud, avec le four, les gens, les animaux, si bien qu'il faudrait sans doute ouvrir une porte ou une fenêtre durant le repas. Lo' demanda s'ils avaient besoin d'aide, tandis que Reira quitta enfin la cuisine et que Piotr vit la sale gueule de Chance. Est-ce que les frères O'Brien s'étaient prit le bec dans la voiture ? Oh non... ça allait promettre une sacrée ambiance ça. Mais quand sa sœur, dans sa jolie robe dorée, se tourna enfin après avoir déposé quelques petites choses sur la table, que Piotr, avec un immense sourire, la regardait se présenter, il vit un voile passer sur son visage. Le genre de voile qui avait glissé sur elle quand ils parlaient du passé. Le genre de voile qui ne faisait pas plaisir du tout. Et là, une main sur l'épaule de Piotr se fait sentir et la voix de Chance résonne enfin. Le jeune russe observe celui qu'il considérait comme son frère se diriger vers le garage, accompagné du chien. Le jeune russe comprend qu'il a loupé un truc, mais c'est franchement bizarre, non ? « Vous vous êtes engueulé dans la voiture ? » demanda t-il aux filles, tandis que sa sœur vient de le rejoindre près de la porte. Le regard de sa sœur est fuyant, mal à l'aise et bien vite, elle semble capter la présence d'une autre personne. Piotr se tourne, sur son mec. Il est là, magnifique dans son costume noir, qui lui va à la perfection. Mais Piotr remarque bien vite que son petit ami n'a pas vraiment le sourire, il est même franchement... soulé d'être là ? Chance s'échappe, les filles avancent vers le salon, Reira s'approche et en quelques mots, elle lui balance que... qu'elle est sortie avec Chance. Et que ça s'est pas bien passé. Le jeune russe entend alors ce que lui dit sa sœur, mais son regard n'arrive pas à se détourner d'Imrân, qui n'est pas bien. Piotr le sent, Maximoff est figé, froid, pas très souriant... il n'est pas à l'aise, il se passe quelque chose. Bon. Il serait con de ne pas le savoir, ça fait presque une semaine qu'ils ne se sont pas vu parce qu'ils n'arrêtent pas de se disputer à cause d'Aela, entre autre. Piotr sait que ça fait du mal à son mec, il n'a pas envie de lui faire du mal, mais pour lui c'est mieux qu'une autre agression. Toujours avec les affaires des gens sur les bras, Piotr fini par répondre à sa sœur « attends, je vais mettre ça dans ta chambre déjà » il croise le regard de son petit ami « Max tu viens ? » parce que devant sa sœur, il n'y a plus de raison de se cacher. Mais ils ne se sont jamais montrés devant elle pour autant. Là, c'était sensé être leur rencontre et ça pue clairement la merde de partout. Le petit russe prend la direction de l'escalier, il tourne vers la chambre de sa sœur, qu'il a squatté quelques jours y'a pas si longtemps d'ailleurs. Il y a quelques affaires à lui. Maximoff ne le sait pas, peut-être va t-il s'en rendre compte ? Une fois seuls, Piotr dépose les affaires sur le lit et se tourne vers son petit ami « ça va ? » demanda t-il maladroitement. Non, ça n'allait pas aller, ça n'allait pas tout court, mais c'était une approche comme une autre. Piotr faisait vraiment de son mieux, sincèrement. « T'es beau dans c'costume » lui dit-il en russe. Il sourit. Le regard du plus jeune observa la porte, donnant sur l'étage qu'ils venaient d'atteindre, pour vérifier qu'il n'y avait plus personne. Là, il s'approcha de son petit ami, les yeux fixant sa bouche. Son front se colla aux sien et il resta simplement ainsi. Sa main chercha celle de son amant, pour la serrer. Et puis d'en bas, Piotr entendit le prénom de sa fausse petite amie. Malgré tout, Aela était une amie et là, elle ne connaissait personne et c'était pas cool de la laisser. Et puis clairement, Piotr n'avait pas non plus complètement intégré l'idée Reira – Chance. Non, et quand il allait le faire, ça ne lui ferait pas plaisir non plus. « On devrait descendre, tu viens ? » proposa t-il doucement, en se rapprochant de la porte.

Piotr les accueillit chaleureusement puis récupéra leurs manteaux tout en précisant que sa sœur et lui avaient concocté des plats russes. Maxyne était toujours curieuse de découvrir des nouveautés gastronomiques. Ces évasions culinaires lui rappelaient ses voyages quand elle participait encore à des compétitions de natation. Soudain, Piotr leur demanda s’ils s’étaient engueulés dans la voiture. Les O’Brien ne s’étaient certes pas adressés la parole mais le trouble de Chance n’avait rien avoir avec Loreleï. « Non, du tout. » Le trajet dans le taxi s’était même pratiquement déroulé dans le silence hormis entre les deux filles. L’ainée Tsvetkov débarqua enfin dans le hall d’entrée et se présenta non sans une certaine hésitation. La jeune femme russe rappelait vaguement un souvenir à Max mais elle ressemblait tellement à son frère que la nageuse ne chercha pas plus loin que la finesse des traits de leur visage. « Maxyne, l’amie de Piotr. Le plaisir est partagé. Je peux enfin mettre un visage sur sa grande sœur. » Leur hôtesse comprendrait sans ambiguïté que son petit frère avait parlé d’elle à Maxyne mais le sourire de la sportive ne trahissait pas dans quelle mesure. Non, Reira n’avait pas besoin de savoir dans quel état son frère était venu la voir juste après l’avoir retrouvée. Cependant, l’expression sur le visage de la nageuse changea pour une autre raison. Reira. Ce prénom. Et cette impression de l’avoir déjà rencontrée. Certes, les deux jeunes femmes ne s’étaient jamais croisées mais la blonde l’avait déjà vue en photo, des photos que Chance lui avait envoyées. Tout s’expliquait désormais. Reira avait blessé le cœur du militaire… en quelques sortes. Son meilleur ami s’éclipsa soudainement et disparut à l’extérieur de l’appartement, preuve qu’il connaissait bien les lieux. Reira proposa à Maxyne et Loreleï de s’installer tandis qu’elle rejoignit son frère dans le couloir pour accueillir les invités suivants. « J’arrive, je vais voir ce qui se passe. » Lâcha Maxyne à celle qu’elle considérait comme sa petite sœur de cœur. S’éclipsant à son tour, elle rejoignit Chance sur la terrasse. Ce n’était pas dans ses habitudes de courir après les gens mais en un simple regard, elle avait compris. Il avait besoin de prendre l’air. « Heureusement que je t’ai obligé à mettre la dose en parfum, ce serait dommage de puer le tabac à table. » Un sourire étira ses lèvres. L’expression fumer comme un pompier lui seyait parfaitement. La blonde grillait pas mal de clopes aussi mais Chance la battait à plate coutures. Il en avait recours en toute occasion, principalement par nervosité. Cela dit, ce n’était pas un concours. Sortie sans sa veste, Maxyne tentait de faire fi du froid de la soirée. La température estivale n’était pas dégueulasse mais les rayons de soleil avaient disparu depuis longtemps. Se tenant debout face à Chance, la blonde se pencha pour attraper une clope de son paquet et en alluma une à son tour, il fallait bien se réchauffer d’une certaine façon elle qui commençait à frissonner. « Je l’ai reconnue. Cette ironie quand même. De toutes les filles russes de Nouvelle-Zélande, il a fallu que ce soit sa sœur et qu’on ne soit même pas fichu de faire le rapprochement. » Cela démontrait que malgré des mois d’amitié, ils avaient tous encore beaucoup à apprendre les uns des autres. « Ça va aller ? Tu sais, on n’est pas obligé de rester si tu ne veux pas. Je suis sûre que Piotr comprendra. » C'était dommage pour les Tsvetkov qui s'étaient décarcassés mais il ne fallait pas se voiler la face, il y aurait une gêne pendant le repas. Et encore, Maxyne était loin de se douter de ce qui se tramait du côté de l’entrée.