phrase ou titre au choix
NOM ▲ Ashmore, premier venu dans la tête de l'officier d'état civil chargé de t'en trouver un, celui de sa grand-mère paternelle ou une connerie du genre.
PRÉNOM(S) ▲ Dwight, un autre hasard t'ayant été pour le coup, bénéfique, ça sonne vaillant, c'est sympa.
ÂGE ▲ Trente-huit longues années shakespeariennes.
DATE ET LIEU DE NAISSANCE ▲ Quelque part en Irlande, un quatre avril. Tu te passes bien d'en connaître les détails.
NATIONALITÉ ET ORIGINES ▲ Irlandais sur le papier, mais l'irlandaise ne voulait pas de toi; alors t'es devenu un cockney.
OCCUPATION ▲Anciennement étoile montante de la Boxe Anglaise, tu foires tout deux ans seulement après être officiellement passé en pro. Gérant d'un bar underground ayant ouvert il y a de ça quelques mois, après avoir vendu ton bien bristolien deux ans plus tôt.
ORIENTATION SEXUELLE ▲ Les courbes féminines font chavirer ton cœur d'artichaut.
STATUT MARITAL ▲ Girouette opportuniste, Célibataire depuis deux ans, tu t'es barré comme ça, sans même te retourner, ruinant le lien qui t'unissait depuis tant d'année à ta bouffée d'oxygène. Aujourd'hui, tu t'en mords encore les doigts.
GROUPE ▲ Lost.
AVATAR ▲ james
Serait-ce du mépris de dire que tu n'as pas commencé ta jeune vie sur des bases stables ? Pouvons-nous vraiment juger le gamin sans repères, traîné de foyers en familles d'accueil jusqu'à une émancipation un peu trop précoce ? Pourtant, jamais l'idée de partir à la recherche de tes géniteurs, de tes origines, de ton abandon, ne t'as effleuré l'esprit. Tu les remercierais presque d'un air dédaigneux que l'on te connaît trop.
▲ A seize ans, tu quittes les bancs d'une école que tu ne fréquentais déjà que par intermittence, peu ambitieux, peu assidu dans tout ce que tu entreprends. En vérité, ils t'ont mis à la porte, mais ces gens-là n'aiment pas les scandales et tout ce qui peut nuire à la pseudo réputation de leurs édifices,
▲ Tu avais pourtant ce rêve de gosse de bosser dans le ciel ou même au-delà; pilote de ligne, astronaute.. ton côté lunaire a toujours été fasciné par le spectacle vertigineux que réserve parfois les cieux,
▲ Sans repère et livré à toi-même, rien et surtout personne n'arrivaient à te poser le minimum de restriction nécessaire qui aurait pu te sauver la mise sur bien des points. Pourtant loin d'être idiot ou ignare, quelque peu orgueilleux aussi, tu ne voulais pas passer pour un monsieur tout-le-monde, un suiveur de plus. Tu avais ce petit côté chef que l'on admirait plus que l'on osait reprocher. Influencé par un monde plutôt anarchiste, tu n'avais aucune limite sur l'apprentissage d'une vie par toi-même, et à ta manière.
▲ Il y a cette haine indescriptible au plus profond de tes entrailles, celle sur laquelle pas même toi ne peux poser de mots. C'est elle qui te traîna par le bas, répondant à la provocation par des gestes, celle qui accentua ton tact et qui fit disparaître un semblant de diplomatie. Tu étais la brut, le sauvage, celui qui n'hésitait pas à donner les coups quitte à en recevoir en retour. Au final, le poste des sbires t'accueillait bien plus que les lits d'hôpitaux.
▲ A peine as-tu soufflé ta vingtième bougie qu'on te repère dans l'un de ces combats de coqs, comme tu aimes encore à les nommer aujourd'hui. Ton nez saigne encore que tu te retrouves sur un ring, à apprendre les rudiments d'une voie que tu pensais connaître. Tu prends en maturité au fil du temps, tu acquières même d'une notoriété grandissante dans le monde de la boxe anglaise et bien au-delà. Tu quittes ton trou à rat grâce à ta première prime de combat, un agent t'es trouvé, capable de supporter tes fréquents pétages de plombs et ton immodestie quand ta tête s'implante en tête des journaux. T'as coupé court avec le monde extérieur, davantage quand t'as surpris les accès de violence de ton supposé copain de galère sur sa belle qui obtenait toujours ta défense. Aucune ambiguïté, juste un affront à la lâcheté, foutu con au grand cœur valeureux.
▲Camden t'a adopté dans tes moments de solitude, loin des yeux de lynx de celui qui contrôle ton patronyme en ces temps-là où le nouveau millénaire n'a pas fini d'être arrosé. Tu as vingt-trois ans et miraculeusement toutes tes dents, celles qui perdurent à illuminer ce sourire narquois, attirant sur son passage merveilles et gangrène. Les sponsors te lâchent petit à petit, encore loin de la ruée vers l'or, tu restes un abruti fini dans les clubs les plus malfamés, vilain petit canard dopé comme un pou à la poudre blanche et à divers autre euphorisants.
▲ Ton tempérament toxicomaniaque devient ingérable, écrase l'esprit sportif, t'entraîne, agonisant au fin fond d'un caniveau un soir où le mélange eût raison de ton utopique invincibilité. Tu passeras deux semaines en soins intensifs pour finir dans un centre de désintoxication les six mois qui s'en suivirent. Tu es tombé de si haut pour si peu, bien bas.
▲ Tu as longtemps fait parti de ceux qui idolâtraient sans une once de lucidité le club des 27 quand l'humilité se vaudrait de ne pas célébrer la mort des légendes. Tu pourrais en faire partie, symboliquement parlant, par une renaissance. Le Dwight des thérapies incessantes, tu l'as enterré quand ta vie a pris un nouveau tournant. Cela faisait à peine un an que tu avais quitté la rehab, ainsi que Londres. Changer d'air, tout plaquer, instantanément, quand rien ni personne ne t'y rattache réellement, cela faisait partie d'une longue liste remplie par ta propre initiative, aidé par les preux conseils de ton surveillant thérapeutique. Te voilà à Bristol, quelque peu hanté par le Dwight d'antan sur tes poussés noctambules et le fait d'y trouver une véritable vocation. Tu es désormais clean (mais ne te prive pas sur les cigarettes magiques, comme tu aimes à appeler ta consommation personnelle), indépendant, grandi et tu ne cesses d'en apprendre sur toi même, sur ta capacité d'empathie et d'un béguin naissant au détour d'un premier regard.
▲ Le regard sombre sur un visage poupon, tu pouvais le contempler durant de longues minutes sans même te cacher. Elle avait quelque chose d'unique, une part de mystère qui fit du café où elle officiait par intermittence un lieu d'évasion, loin d'un train de vie instable et toujours un peu surprenant. Le café était devenu un endroit fétiche, un passage essentiel pour te perdre dans tes pensées. Elle n'avait rien d'autre d'une môme que son jeune âge. Seize années d'énigme à percer, Seize foutues bougies inaccessibles selon les mœurs.
" En tout bien tout honneur. " Mais rien ne surpasse l'homme borné.
▲Tu n'es pas un grand romantique, le prince charmant n'est qu'un doux songe dans un monde comme celui-ci. Le rôle du bon pote s'encre à ta peau au même stade des quelques tatouages qui l'habitent. Tu te surprenais à écouter ses plaintes, son rire cassé, ses idioties d'adolescentes aussi, tout ça sans broncher quand la parole n'est pas ton fort. L'amour ne dure pas trois ans, il aurait dû durer sept ans, mais là aussi, tout n'est qu'un amas de conneries.
▲A ta place, je ne me vanterai pas d'avoir fait pleurer une fille. Tu as toujours été un con, Dwight, à préférer l'impulsivité aux actes réfléchis. Tu t'es tiré sans te retourner, à la volée, sans explications et surtout sans le moindre choix il y a maintenant deux ans, et tu restes persuadé encore aujourd'hui d'avoir fait la meilleure erreur de ta vie.
▲ Tu es arrivé à Island Bay voilà presque une année complète dorénavant, et pas tout à fait par hasard. Tu as toujours un peu aimer les grands espaces et les longs voyages depuis que ton compte en banque te le permet et ce, même au temps où tu vivais en couple. Tu avais besoin de quitter le Royaume-Uni, définitivement et tu fis tes bagages en voyant tes vieux démons te suivre à la trace. Ta routine t'aurait transformer en monstre, aucune volage ne comblait le vide qui trahissait tes traits. Tu as tout plaqué du jour au lendemain pour de longues heures d'avions et une ville côtière, un véritable coin de paradis à en faire pâlir ta conception du beau. Ici, il y avait Alexy, mais pas que. C'est comme si tout te paraissait évident autour de toi, comme si les têtes t'étaient familières, comme si ton but premier pouvait changer du tout au tout en l'espace d'un seul instant. Il n'y a rien de plus jouissif pour toi que la quête de l'inconnu.
▲A quelques minutes en voiture, se trouve la capitale, et la routine fêtarde que tu réinstalles dans ta vie. Tu as officiellement rouvert ton bar là-haut après quelques petits contrats dans divers services de réinsertions, mais tends à apprécier l'accalmie de ton appartement dans ta petite ville adoptive. Contradiction, n'est-elle pas ?
▲Tu possèdes un tableau de chasse phénoménal, tu assumes le fait d'être un enjôleur sans restrictions. C'est ta manière d'omettre qu'un jour, tu as flanché.
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